Dans un contexte économique marqué par l’inflation, les habitudes de don des Français subissent un revers inédit en 2023, révèle un sondage réalisé par l’institut Odoxa pour Leetchi, dont les résultats ont été dévoilés en exclusivité par France Bleu le jeudi 11 octobre.
Le don annuel des Français recule en moyenne de 9 euros cette année pour atteindre 191 euros, selon le « Baromètre des générosités ». Cette baisse, la plus significative depuis la création de ce baromètre en 2019, s’explique en grande partie par les contraintes financières imposées par l’inflation. En conséquence, 38% des Français ont déclaré avoir réduit leurs dons au cours des 12 derniers mois, marquant un niveau de réduction inégalé jusqu’à présent.
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Moins de dons selon la cause
Les Français demeurent attachés à des causes humanitaires, et c’est la recherche médicale et la lutte contre les maladies qui dominent leurs préoccupations philanthropiques, suivies de près par la protection de l’enfance, qui enregistre la plus forte progression, et la protection des animaux. D’autres causes en progression notable incluent la lutte contre la pauvreté en France et l’aide aux personnes malades ou handicapées. Cependant, la protection de l’environnement, qui avait connu une forte progression en 2022, semble stagner cette année.
Démographie des dons des français
La géographie des dons révèle que la moitié ouest de la France, notamment la région Normandie, se distingue comme étant la plus généreuse, avec un don moyen de 242 euros. À l’inverse, la région Bourgogne-Franche-Comté se place en queue de peloton avec un don moyen de 124 euros.
Une corrélation notable apparaît entre les foyers les plus modestes et la baisse des dons. En effet, près de la moitié (49%) des personnes issues de ces foyers ont signalé une diminution de leurs dons au cours de l’année écoulée. Selon l’institut Odoxa, cette tendance pourrait être attribuée directement à l’augmentation des dépenses liées à la vie quotidienne auxquelles ils sont confrontés en raison de l’inflation croissante.
L’étude dévoile également des disparités entre les donneurs en fonction de leur sexe et de leur âge. Les hommes semblent être plus généreux, avec un don moyen de 207 euros, en comparaison avec les femmes qui donnent en moyenne 176 euros. Les actifs âgés de 25 à 49 ans sont plus enclins à faire des dons que les personnes de 65 ans et plus, ainsi que les jeunes. En revanche, les actifs de la tranche d’âge 50-64 ans donnent moins, avec un don moyen de 161 euros.
Les français modestes donnent davantage que les riches !
De manière surprenante, l’étude d’Odoxa révèle que ce ne sont pas nécessairement les personnes les plus aisées qui sont les donateurs les plus généreux. Les foyers modestes donnent davantage (170 euros annuels) que les foyers « assez modestes » (166 euros), et presque autant que les foyers « assez aisés » (173 euros). Les ouvriers (212 euros) et les étudiants (204 euros) surpassent les retraités (188 euros). Les cadres (295 euros) et les foyers les plus aisés (261 euros) sont ceux qui font preuve de la plus grande générosité.
L’impact de l’inflation sur la philanthropie des Français est indéniable. Toutefois, malgré les contraintes économiques, la générosité continue de trouver sa place dans le cœur des Français, qu’ils soient jeunes ou moins aisés, démontrant ainsi la persistance d’une solidarité dans la société, même en temps de crise financière.